Une patrouille policière de sept agents a été attaquée par des bandits au niveau de Thomassin 32. Trois policiers ont été tués et un autre blessé légèrement, confirme le porte-parole de la PNH, commissaire Gary Desrosiers, contacté par le journal en fin d’après-midi.
« Pierre Junior Dorcé, agent II, 26e promotion, Robenson Nicolas, agent II, 26e promotion et Medèze Fortilien, 28e promotion sont les policiers qui ont été tués ce dimanche», a indiqué au journal le porte-parole précisant que les agents n’étaient pas impliqués dans une opération de police.
« C’était une patrouille de routine dans le cadre du renforcement de la présence de la PNH dans la zone de Laboule 12 et de Thomassin. La voiture des policiers a essuyé des tirs de bandits embusqués en hauteur dans ce qui semble être une embuscade », a déclaré Gary Desrosiers.
Un peu plus tôt dans la journée, trois bandits à motocyclette ont été mortellement blessés dans des échanges de tirs avec les forces de l’ordre, a rapporté au journal, Lionel Lazarre, coordonnateur du Syndicat national des policiers haïtiens (SYNAPOHA ).
« En signe de représailles, des hommes du groupe armé, dirigé par Carlos Petit-Homme, Alias Ti Makak, ont pris en embuscade la patrouille non loin des cadavres des trois bandits stoppés par la PNH», a fait savoir le syndicaliste.
Le premier ministre, sur les réseaux sociaux, a déploré la mort des trois policiers victimes dans l’exercice de leurs fonctions ce dimanche de Pâques. « Nos frères policiers sont aujourd’hui, une nouvelle fois, tombés sous les balles assassines des malfrats sans foi ni loi. Nous déplorons ces actes barbares. Aux familles, aux frères d’armes de ces vaillants policiers victimes, nous adressons nos sincères condoléances et nous les assurons de notre solidarité», a écrit Ariel Henry, président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN).
« Nous renouvelons au peuple haïtien notre détermination inébranlable à tout faire en vue d’aboutir à la création d’un climat de sécurité et de stabilité dans le pays trop meurtri et endeuillé. Nous ne restons pas insensibles à cette situation et nous sommes à pied d’œuvre pour y apporter une solution durable», a, une fois de plus, promis le chef du gouvernement
De janvier à mars 2023, 20 policiers sont tués et 2 sont portés disparus
La Police nationale d’Haïti vit les premiers mois de l’année 2023 dans le deuil. Au moins 20 policiers ont été tués du 1er janvier au 9 avril, deux sont portés disparus selon les données collectées par le Réseau National de Défense des Droits Humains ( RNDDH).
Dans ce contexte de guerre contre les bandes armées, la Police nationale d’Haïti (PNH) doit composer avec des retards dans la livraison d’armes et de blindés qui limitent ses capacités opérationnelles, a appris Le Nouvelliste.
La compagnie canadienne Inkas qui devait livrer des blindés à la PNH en juin de l’année dernière vient d’annoncer de nouveaux retards dans la livraison qui va porter à 12 mois la commande qui devait être complétée en huit jours l’année dernière.
« Le montant du contrat est de 18 millions de dollars. L’État haïtien doit verser 30 % du montant à Inkas. Cet argent est déjà mobilisé. Nous attendons de recevoir 70 % des équipements déjà payés », a confié une source gouvernementale interrogée par Le Nouvelliste le 31 mars 2023, jour où des responsables de la PNH espéraient en vain une livraison d’autres blindés.
Par ailleurs, le gouvernement Haïtien a placé une commande pour l’acquisition d’armes et de munitions aux USA pour un montant de 5 millions de dollars. Là encore, 30 % de ce montant, disponibles, doivent être versés. Il concerne l’acquisition de munitions et de 1500 pistolets pour la 32e promotion de la PNH, a appris Le Nouvelliste. Tout le lot n’est pas encore arrivé, avait confié une source début mars 2023. C’est pour cela qu’il y a eu un « déploiement progressif de la 32e promotion », a indiqué cette source.