D’octobre à décembre 2021, 17 500 containers ont été introduits en Haïti. Pendant la période, l’Administration générale des douanes avait perçu moins de dix milliards de gourdes pendant la période. Un an plus tard, pour les mêmes mois de 2022, 9120 containers de marchandises ont été importés en Haïti. Les douanes ont collecté plus de 16 milliards de gourdes.

Inutile d’aller loin. C’est là, au port de Port-au-Prince, sous le nez et à la barbe de tous que l’Etat Haïtien s’est fait vampiriser. Si les recettes du premier trimestre de l’exercice 2021-2022 ont totalisé 9 milliards 666 millions de gourdes, ce montant a presque doublé, atteignant plus de 16 milliards de gourdes au premier trimestre de l’exercice en cours, a appris Le Nouvelliste d’une source digne de foi en attendant la publication de statistiques officielles, lundi 9 janvier 2023.

« Le niveau des recettes a presque doublé au premier trimestre de l’exercice 2022-2023, atteignant 16 milliards de gourdes alors que le nombre de containers a diminué de moitié sur la même période de l’année précédente. Le nombre de containers est passé de 17 500 en 2021-2022 à 9120 containers en 2022-2023, pour les premiers trimestres des deux exercices », a poursuivi cette source qui s’inquiète du ralentissement de l’activité économique provoqué par l’insécurité. Je pense que ce ralentissement est supérieure à 20, 30 % de l’activité économique », a indiqué cette source, soulignant que les forces qui se sont liguées pour priver l’Etat de ses recettes à la douane, ont joué un rôle certain dans la fermeture du terminal pétrolier de Varreux, dans la paralysie des activités portuaires.

« Ces gens-là ont asséné un coup terrible à l’économie », a soutenu une autre source interrogée par Le Nouvelliste. Les dispositions du gouvernement Henry pour améliorer les performances de l’AGD ont été supportées par les USA et l’ONU. A côté du support technique, c’est l’ex-Dg de la douane lui-même, Romel Bell qui a été épinglé.

L’ex-directeur général de l’Administration général des douanes (AGD), Romel Bell, pour qui « il était extrêmement difficile de justifier l’augmentation significative de son patrimoine pendant la période où il était à la douane, lors de son audition lundi 19 décembre, est l’objet de mesures conservatoires. Il a été décidé de geler ses fonds, ceux de sa femme, Anna Dorvil Bell et ceux de ses entreprises », avait confié à Le Nouvelliste le directeur général de l’ULCC, Me Hans Ludwing Joseph, mercredi 21 décembre 2022.

L’enquête, diligentée en février 2021, après le signalement obtenu auprès de « plusieurs sources », avait donné lieu à la  perquisition du bureau de M. Bell en mai de la même année. Après avoir collecté des informations des banques, effectué des filatures, la localisation de ses biens, l’enquête a atteint une phase de maturation et il fallait auditionner M. Bell, avait rappelé Me Joseph.

Début décembre, un communiqué du département d’Etat Américain avait indiqué que « conformément à la section 7031(c), M. Romel Bell est désigné « pour avoir abusé de sa position publique en participant à des activités de corruption qui ont porté atteinte à l’intégrité du gouvernement haïtien. Dans le cadre de cette action, un membre de la famille immédiate a également été désigné », avait fait savoir le Département d’Etat.

L’urgence de rétablir la sécurité

La baisse conséquente du volume de container, indicateur du ralentissement des activités économiques, est un appel en faveur de mesures urgentes pour rétablir au plus vite la sécurité. Il faut résoudre au plus vite le problème de l’insécurité, permettre le retour de la circulation normale des personnes et des biens. Il faut que des décisions soient prises. Par rapport à la demande d’assistance militaire internationale du gouvernement et pour appuyer l’économie, a confié une source du secteur des affaires.

Le président Joe Biden, en marge du sommet des dirigeants nord-américains au Mexique, s’entretiendra demain mardi avec le premier ministre canadien Justin Trudeau afin de savoir si le Canada ou un pays tiers est prêt à diriger une mission visant à résoudre la crise humanitaire et sécuritaire en Haïti. Les États-Unis sont désireux d’organiser une mission d’aide pour la nation caribéenne, mais hésitent à mettre leurs troupes sur le terrain ou à diriger pour ne pas évoquer le passé interventionniste de Washington dans le pays.

Ils discuteront “certainement” d’Haïti, et du type de force de police multinationale qui pourrait aider à soutenir la police nationale haïtienne, a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan.  “Les États-Unis estiment qu’il est important de trouver un pays pour aider à diriger cet effort. Je vais donc en rester là pour l’instant”, a déclaré M. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des USA.

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