Le Parlement salvadorien a adopté un texte punissant sévèrement la diffusion de messages provenant des gangs. Une mesure répressive supplémentaire dans un pays placé sous état d’urgence depuis fin mars.
Fidèle à ses habitudes, le président du Salvador, Nayib Bukele, est passé par Twitter pour annoncer la nouvelle mesure adoptée par le Parlement acquis à sa cause, dans la nuit de mardi à mercredi.
Dans ce petit État d’Amérique centrale, les journalistes qui diffusent des messages de bandes criminelles, les maras, risquent désormais jusqu’à 15 ans de prison. Les mêmes peines s’appliquent aux panneaux peints sur les bâtiments par les membres de ces gangs pour marquer leur territoire. “Lorsque les Allemands ont voulu éradiquer le nazisme, ils ont interdit par la loi tous les symboles nazis, ainsi que les messages, les excuses et tout ce qui était destiné à promouvoir le nazisme. Personne n’a rien dit, c’était compréhensible qu’il en soit ainsi. Maintenant, nous allons faire la même chose avec les gangs”, a justifié le chef de l’État dans un message publié sur son réseau social préféré.
A l’instar d’Amnesty International, qui a déploré “une réforme qui vise à réduire au silence les médias indépendants”, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme ont exprimé leur inquiétude face à ce texte, comme elles l’ont fait depuis fin mars et les premières mesures répressives adoptées par le gouvernement du Salvador dans l’espoir d’endiguer la flambée de violence des gangs.
Par Witson Beaujour