Le Premier ministre Ariel Henry a le nez dans le guidon, direction des élections qu’il veut réaliser au plus vite. « Rapido presto », a-t-il dit en créole, jeudi 13 avril 2023, 72 heures après une prise de contacts via son son chef de cabinet, Samuel Henry Saturné avec des secteurs, appelés à désigner deux représentants sur une pré-liste de 20 personnalités « issues de structures représentatives de la société civile haïtienne de l’intérieur et de la diaspora ». 9 des 20 personnalités seront désignées par le Haut Conseil de la transition (HCT).

L’un des leaders de Koze Pep, Charles Suffrard, interrogé par Le Nouvelliste, vendredi 14 avril 2023, a confié qu’ils sont en discussion afin de communiquer leur position sur la question. M. Suffrard a cependant indiqué que « le problème du pays n’est pas un problème d’élections mais de sécurité ».

« Personne ne peut laisser sa maison avec quiétude. Nous vivons dans la peur. L’économie informelle, l’économie de la paysannerie est bloquée. L’économie paysanne est déjà morte. Vous voulez me faire comprendre que la démocratie se limite seulement à des élections dans l’état actuel du pays ? Un pays normal qui fonctionne ne peut pas être réduit seulement à des élections », a dit Charles Suffrard à Le Nouvelliste.

Mardi 18 avril, doit se tenir une réunion sur le CEP, a confié Mme Yanick Martin, de la Maison de la diaspora, membre affilié de la Fédération de la diaspora.

Il y a aussi, a appris Le Nouvelliste, des secteurs que le gouvernement esquive ou qui n’ont pas encore été contacté. « Les organisations connues, membres de POHDH comme le RNDDH, CEJILAP… ne sont pas contactées. Je pense qu’ils travaillent dans le montage de ce CEP sur mesure avec des organisations qui leurs sont favorables. Sur la liste de 20 personnes, ils vont s’assurer des gens à eux », a indiqué Pierre Espérance, coordonnateur du RDNDDH.

Pour Pierre Espérance, les dispositions transitoires de la constitution de 1987 et même la constitution de 1987 amendée indique la voie à suivre pour monter un conseil électoral provisoire. Mais parallèlement à tout ça, monter un CEP suppose la mise en place des BED, de BEC, d’un décret électoral. Avec la dégradation des conditions de sécurité, dites-moi comment le CEP entend procéder pour ouvrir un BEC à Arcahaie par exemple, a longuement expliqué le militant des droits de l’homme.

L’église catholique n’est pas contactée

L’église catholique qui a l’habitude d’envoyer un représentant au CEP n’a pas été contactée. L’église catholique n’a reçu aucune correspondance, a confié au journal, vendredi dernier, père Loudger Mazile, porte-parole de la conférence épiscopale d’Haïti. « Je ne suis pas au courant. Je n’ai pas reçu de correspondance en ce sens-là. A moins que l’on ait envoyé une correspondance à l’évêque président, sans passer par le secrétariat », a-t-il dit.

Interrogé sur la position des évêques catholiques sur la désignation ou non de représentant au CEP, père Mazile a souligné que la décision revient aux évêques. « Généralement, c’est une décision de la conférence épiscopale. Ce sont les évêques qui réfléchissent et décident s’ils vont répondre ou non. Pour le moment, il n’y a pas de réflexion dans ce sens », a fait savoir le porte-parole de la conférence épiscopale d’Haïti.

 

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