Au fil des mois, le Premier ministre Ariel Henry a administré à forte dose ses promesses de reprendre — via la PNH et les FAd’H — le contrôle des zones de non-droit afin de permettre la libre circulation des biens et des personnes et distiller la peur dans le cœur des bandits. Pour le moment, l’overdose de promesses se fracasse sur la réalité.

Le Premier ministre Ariel Henry, lors d’une adresse à la nation, vendredi 18 mars, a une nouvelle fois évoqué Martissant et administré une nouvelle dose de promesses. « Je sais que tout le monde attend la réouverture de la route de Martissant pour que les marchandises puissent circuler en toute liberté, sans que personne ait peur pour sa vie. L’Etat doit reprendre le contrôle de tout le territoire », a-t-il soutenu. « C’en est assez ! La peur doit changer de camp. Ce ne sont pas les citoyens honnêtes qui doivent avoir peur des bandits. Ce sont les bandits qui doivent avoir peur de la police », a poursuivi Ariel Henry, qui n’a pas fait cas d’une « garantie » donné explicitement, il y a un mois et huit jours.

« Je donne la garantie que le tronçon de route de Martissant menant vers le grand Sud sera dégagé et le contrôle sera repris par la PNH qui, malgré ses faibles moyens, peut se réjouir de probants résultats dans la lutte contre l’insécurité et le banditisme », avait tweeté le PM Henry le 10 février 2022. « Nous commençons à identifier ceux qui alimentent et financent les gangs. La situation de notre pays doit changer. Chaque citoyen doit pouvoir vivre et circuler librement dans son pays », avait également tweeté Ariel Henry le 11 février 2022.

Fin décembre 2021, soit le 20 du dit mois, le Dr Henry avait indiqué que « l’un des objectifs prioritaires de mon gouvernement est de restaurer l’autorité de l’État et de mettre de façon durable un terme à cette insécurité qui perturbe la libre circulation des personnes et des biens, ralentit l’économie nationale ».

Le 6 septembre 2021, Ariel Henry avait déjà ajouté une couche, administré une énième dose de promesse. « Je préside actuellement une réunion d’urgence du Conseil supérieur de la police nationale (#CSPN) sur la situation sécuritaire générale du pays. Des mesures visant le rétablissement d’un climat de paix et de sérénité seront prises, dans l’immédiat, en vue de garantir la circulation des vies et des biens sur tout le territoire », avait-il fait savoir, avec un délai assorti à sa promesse : « immédiatement ».

Le 20 janvier 2021, dans un autre tweet, le PM avait utilisé presque les mêmes éléments de langage. « Je préside actuellement une réunion du Conseil supérieur de la police nationale (#CSPN) autour de l’épineuse question de l’insécurité, principale source de préoccupation pour mon gouvernement. Je m’engage, de concert avec les instances concernées, à trouver, dans les meilleurs délais, une solution durable et efficace à ce fléau qui gangrène le pays ».

Le 11 février 2022, dans la même veine, un tweet de la Primature avait annoncé un CSPN. « Le Premier ministre, le Dr Ariel Henry, préside, à l’instant, un CSPN spécial, avec la participation des secrétaires généraux du Conseil des ministres et de la Primature, des ministres de la Justice, de la Défense, ainsi que du haut état-major de la police et de l’armée. Il s’agit d’adopter, entre autres, des mesures adéquates et efficaces, en vue d’enrayer le phénomène de l’insécurité qui perturbe la population ». Cette fois, l’ambition est grande : « enrayer » l’insécurité.

Le PM Ariel Henry qui, dans l’adresse à la nation du 18 mars 2022, dit savoir que tout le monde attend la réouverture de la route de Martissant pour que les marchandises puissent circuler en toute liberté, sans que personne ait peur pour sa vie, que l’Etat doit reprendre le contrôle de tout le territoire, avait annoncé un étau autour des quartiers tenus par les gangs, dans un tweet le 24 novembre 2021. « La Police nationale d’Haïti, soutenue par les Forces armées d’Haïti, a commencé à resserrer l’étau autour de certaines zones de non-droit. Cette stratégie va se poursuivre et s’intensifier, au fur et à mesure que nous recevrons des équipements et des moyens appropriés. Sur le plan sécuritaire, nous faisons le maximum avec les moyens dont nous disposons pour restaurer l’autorité de l’Etat et mettre hors d’état de nuire ceux qui veulent maintenir le chaos et empêcher la normalisation de la situation », avait-il tweeté. Ariel Henry chef du CSPN, avait formulé un objectif : mettre hors d’état de nuire les artisans du chaos.

Avant son adresse à la nation du 18 mars, au retour de son périple au Chili, Ariel Henry avait fait part d’une promesse d’aide internationale dans les prochains jours pour lutter contre le fléau de l’insécurité. « J’ai discuté de l’insécurité en Haïti non seulement avec le roi d’Espagne, mais aussi avec d’autres chefs d’Etat. Il y a des choses qui s’organisent pour nous donner une assistance dans les jours qui viennent », avait fait savoir Ariel Henry, sans donner de détails sur la nature de cette assistance.

Le voyage en Chili « était important », avait-il poursuivi, « parce qu’il a permis de rencontrer un certain nombre de dirigeants non seulement dans cet hémisphère, mais également dans d’autres qui promettent de nous donner une aide pour combattre l’un des grands fléaux qui nous préoccupe tous, l’insécurité ».

Entre-temps, les bandits continuent d’écumer les rues, de kidnapper, de voler, de contrôler des quartiers devenus de véritables forteresses imprenables.

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